Nouveau

RECETTE AUTOUR D'UN INGRÉDIENT #109- ANNONCE DU THÈME

    J'imagine que vous êtes curieux de connaitre le thème de cette nouvelle édition culinaire !!! Ravie d'être la nouvelle marraine de cette nouvelle ronde du jeu "recette autour d'un ingrédient  #109 . Jeu culinaire i nitié par   Samar du blog  Mes inspirations culinaires  et Soulef du blog  Amour de cuisine . Mais avant de vous annoncer le thème, laissez moi vous rappeler ce qu'est ce jeu.   Chaque mois et à chaque nouvelle édition une blogueuse ou blogueur sont désignés pour mettre en vedette un ingrédient qu'ils choisissent  et mènent le parrainage du jeu. La précédente marraine était ma chère  Nessa qui avait choisi l'orange sanguine. Sans plus tarder, voici donc le thème pour cette ronde ci: LE FENOUIL   Ce légume de régime par excellence, plutôt un bulbe bisannuel, il est sur nos étals bien frais et bien croquant. Le fenouil accompagne à merveille le poisson, les plats et les tajines à l'agneau ou poulet fermier en Algérie, sauté ou braisé, en g

RECETTES ET HISTOIRES - TRADITIONS - US ET COUTUMES ANCESTRAUX AUTOUR DE L'AID EL ADHA - ANNABA D'ANTAN

 



Aïd el adha 2022, fête du sacrifice, recettes, histoires et traditions ancestrales, coutumes de Annaba d'antan qui ne sont perpétrées que par quelques familles autochtones bônoises de nos jours que je relate en me basant sur mon vécu d'alors...  Aïd el adha, fête religieuse ou cérémonie du sacrifice chez les musulmans qui se doivent de sacrifier un mouton chaque année pour la gloire et l'amour de Dieu, ce mouton a remplacé le sacrifice d'Ismaël sur ordre donné par le Seigneur à Abraham pour tester sa foi et son amour envers Lui.

Certains préfèrent faire une nefka, cotisation entre 3, 5 ou 7 personnes selon l'espèce de l'animal pour l'achat d'une grande bête .

Je vous narre ce que mes aïeux nous ont appris simplement depuis notre plus tendre enfance. 

Ismael mis au fait de ce qui l'attendait, accepta l'ordre divin et demanda à son père d'accomplir ce qu'il avait à faire, la mère d'Ismaël ignorait tout ce qui se tramait mais avant de sortir, Ismaël alla lui faire ses adieux sans rien faire apparaître.

Arrivés devant l'Autel du sacrifice, Abraham après les ablutions d'Ismaël ( woudou ), leva la main avec le couteau pour sacrifier son fils au nom d'Allah mais avant qu'il n'exécute son geste, une voix se fit vite entendre lui ordonnant d'arrêter son geste pour sacrifier un agneau en lieu et place descendu du ciel par l'ange Gabriel, ainsi, Ismaël fut épargné à charge pour les musulmans de sacrifier un mouton à l'aïd el kébir.

Mais ce sacrifice n'incombe qu'aux musulmans aisés, il est interdit de faire un prêt pour acquérir le mouton ou vendre quoique ce soit, c'est une obligation relative aux moyens financiers du musulman,  أضحية العيد على من إستطاع لأنّها سُنه مُأكّدة وليست  فرض

Cependant, ce sacrifice peut être accompli entre 3 ou 7 personnes qui cotisent pour acheter la bête.

Durant la colonisation, le peuple algérien était pauvre et rares sont ceux qui pouvaient s'offrir le mouton, la plupart procédait à la nefka, moutons ou veau, ils faisaient l'effort d'accomplir leur devoir et cotisaient entre les membres d'une même famille.


Pour cette fête religieuse, les traditions bônoises d'antan qui continuent pour certaines vieilles familles qui commencent à préparer la base des plats de l'aïd el adha en pâtes traditionnelles faites maison pour l'occasion que l'on prépare pour les laisser sécher tels que mkartfa, graytlia, rechta, les feuilles de boureks, les épices nécessaires à certains plats, on sortait nos grosses marmites en cuivre étamé pour cuire la tête et les pieds de la bête, les tripes, les grands braséros larges pour les grillades ( tabouna ), les broches en fer et les couteaux sont aiguisés, le cadre sur lequel la peau sera tendue pour avoir une belle forme après séchage, le charbon stocké, les jarres ( khabia ) en terre cuite pour le khli3 ( viande confite ), puis ont nettoyait nos maisons après tout ce remue ménage.

Bien avant la fête, les hommes commençaient à prospecter pour l'acquisition de la bête, ils font les souks et les fermes à la recherche de la meilleure affaire, c'est un gros budget qu'ils vont consentir...

Je me souviens de ma sœur aînée qui insistait pour aller choisir le ragadin, gros mouton à cornes enroulées, elle manquait l'école, papa l'emmenait toujours avec lui et maman qui la pressait de choisir un mouton avec beaucoup de laine . Elle rentrait toujours avec le mouton qui lui plaisait car papa ne nous refusait rien mais je sais qu'au fond de lui, il voulait aussi la plus grosse bête ....

Le jour du sacrifice, on se lève tôt, maman préparait le petit déjeuner puis commencer par faire le pain de l'aïd.

Elle remplissait les grands braseros de charbon y introduisait la mèche imbibée d'huile ( ftila ) qu'elle surmontait de charbon et posait dessus une cheminée faite avec une boîte de conserve vide et ouverte des deux côtés ( bouq ou baquat) et l'entourait du paravent généralement fait de bidon métallique ouvert sur un côté pour maintenir les braises plus longtemps et les protéger du vent éventuellement ( darrag ), la grande boite à épices à côté.

Le pain allait cuire à la boulangerie du coin car ce sont de grands plateaux, on préparait l'accompagnement des grillades, généralement , des salades diverses et variées, des frites et des piments et poivrons frits.

On préparait tout ceci avant l'abattage de la bête car c'est papa qui s'occupait des grillades pendant que nous nettoyons les viscères de la bête, la tête et les pieds sont flambés sur un feu de bois qu'allumait maman au fond du jardin, elle vidait les boyaux et nous laissait les nettoyer et les retournait avec les manches de cuillères en bois, c'est un travail minutieux d'autant plus lorsqu'il s'agissait du feuillet aux multiples plis , ma tante paternelle, nous racontait qu'il est impératif de bien vérifier les moindres recoins de ce feuillet, elle le nommait طلاق النّساء , celui qui est à l'origine des séparations des couples s'il est mal lavé, looool !!!

Maman lavait la peau et la rendait nickel uniquement avec de l'eau sans détergent, car disait on c'est de mauvais augure d'utiliser le savon, une année dure nous attendrait, donc elle l'étendait au soleil, aidée par papa sur des supports de fortune , jusqu'à ce que la peau soit complètement sèche, elle sera utilisée au quotidien dans la cour ou sur la terrasse par grand-mère qui aimait s'assoir sur les peaux.  Trois mois ou plus après, elle sera relavée avec des détergents, séchée puis peignée telle une fourrure, maman exigeait un mouton avec une peau à longue laine à chaque aid !

Souvent ces peaux sont tondues au fil des années pour utiliser la laine dans la literie, tels les coussins, une belle peau fournie ( zezza ) peut remplir un grand coussin.

Ce travail astreignant durait jusqu'à 15 h au minimum, papa commence à préparer et à griller les abats, en brochettes et en gros morceaux de foie et cœur et camounia , il nous préparait des assiettes et des sandwichs avec de l'harissa, nous mangions puis nous prenions un bain, un petit repos , puis rebelotte avec les osbènes, panse farcies dont les tripes ont été blanchies au préalable ainsi que la grosse marmitte de pieds et tête de mouton une fois flambés et brossés puis coupés, le cerveau est récupéré pour un plat spécial ( chtaithet el mokh ).

Maman découpait la panse en morceaux de quoi faire des poches qu'on cousait et remplissait de tripes hachées au couteau et épicées de deux façons, celle pour la dolma et l'autre à conserver pour le couscous et petits plombs. Elle réservait un peu de tripes pour en faire la loubia , khammourya aux tripes et khammourya à la viande et mloukhiya bel kercha et chkemba

La tête ira en bacha et mosli , les pied pour la loubia bel krwa3 et parfois associés à la tête pour la bacha.

Ainsi, le repas du soir traditionnel de l'Aïd el adha typique du vieux bônois se compose de dolmet el osbène et bacha et camounia. Le couscous ( mhawer ) ou mhawer mzaafer qui sont réservés pour le repas de midi du deuxième jour de l'aid, les brochettes de viandes et les grillades dureront les trois jours de l'aid

Autrefois, la congélation n'existait pas, donc le surplus de viande était conservé en gueddid ( viande séchée ) et khli3 ( viande confite ).

Pour l'aid el kébir, les pâtisseries se limitaient au makroud makli ( makrout frit ) ou de simples gâteaux secs comme kaaks el aid, juste de quoi garnir le plateau( siniet el kahwa ) pour d'éventuels visiteurs, cousins, neveux, membres de la famille proche présenter leurs vœux pour les aînés, les grands parents, une grande tante ou un oncle âgé.

On nous disait encore enfants que ce aid el kébir est le aid du mouton, on n'achète pas d'habits neufs.

Pour ce Aid du sacrifice, une partie de la bête sera donnée aux plus démunis, les plats des repas sont à base de viande et d'abats, grillades et salades diverses et variés accompagnés de pain maison de l'Aid.

CHKEMBA, plat de tripes sauce piquante avec une poignée de haricots blancs

DOLMA OSBENE, panse farcie de tripes




Même recette pour ceux à la pomme de terre ou fromage



Commentaires

  1. Merci beaucoup Zika c'est toujours un plaisir de te lire
    Belle soirée

    RépondreSupprimer
  2. de belles explications concernant cette fête et belles recettes mais celles a base de mouton je passe profite bien de cette fête je suppose en famille
    une bonne fin de journée bises

    RépondreSupprimer
  3. merci pour le partage de nos traditions ! le plat de tripes , c'est ce que j'ai l'intention de faire cette année pour l'Aid ! bises

    RépondreSupprimer
  4. Ton article est très intéressant, je découvre un peu plus les traditions de ton pays et je ressens surtout le plaisir de se retrouver en famille avec beaucoup d'amour

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire