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RECETTE AUTOUR D'UN INGRÉDIENT #109- ANNONCE DU THÈME

    J'imagine que vous êtes curieux de connaitre le thème de cette nouvelle édition culinaire !!! Ravie d'être la nouvelle marraine de cette nouvelle ronde du jeu "recette autour d'un ingrédient  #109 . Jeu culinaire i nitié par   Samar du blog  Mes inspirations culinaires  et Soulef du blog  Amour de cuisine . Mais avant de vous annoncer le thème, laissez moi vous rappeler ce qu'est ce jeu.   Chaque mois et à chaque nouvelle édition une blogueuse ou blogueur sont désignés pour mettre en vedette un ingrédient qu'ils choisissent  et mènent le parrainage du jeu. La précédente marraine était ma chère  Nessa qui avait choisi l'orange sanguine. Sans plus tarder, voici donc le thème pour cette ronde ci: LE FENOUIL   Ce légume de régime par excellence, plutôt un bulbe bisannuel, il est sur nos étals bien frais et bien croquant. Le fenouil accompagne à merveille le poisson, les plats et les tajines à l'agneau ou poulet fermier en Algérie, sauté ou braisé, en g

Mawlid ennabawi - Bône d'Antan







Mawlid ennabawi dans Bône d'antan, Annaba, ville d'Algérie aux traditions ancestrales transmises de mères en filles et préservées à nos jours par les plus vieilles familles autochtones !!

يا الطّيور ِإللي طارول في السّماء عملوا درات حين شافوا محمّد صلّوا واٌعطوا الإشاره

Le jour du mouloud, en principe dans nos vieilles traditions bônoises, et là je précise que je narre des faits en relatant mon vécu à propos de nos traditions pures bônoises d'antan.

Bien avant les festivités, on aura procédé au grand nettoyage de la maison, parfois on refait les peintures,
on astique les cuivres et l'argenterie, on fait les courses pour le mouloud, on prépare la rwina en achetant le blé, il sera trié, lavé et séché à l'air libre, puis on le torréfie , ensuite il sera moulu chez le meunier, çà existe encore. مولد النبوي بعنابه العتيقه

On prépare le nécessaire pour le repas du mouloud, celui du petit déjeuner et du déjeuner.

La veille, il y a des manifestations religieuses et des processions la nuit à travers les rues de l'antique ville avec des étendards ( snejaks ) ,  sur leur passage , ces processions de Aïssaoua  sont aspergées de parfum et de pétales de roses et de jasmins qu'on ramasse dans nos jardins avant le crépuscule, des mrachs ' fibule contenant de l'eau de fleur d'orangers ou du parfum selon les cas ) que l'on agite dessus sur leur passage, puis ils se dirigent vers les zaouias ( mosquées traditionnelles et lieu de culte.

 Aissaoua et Alaouia, deux confréries qui évoquent Dieu et les prophètes, psalmodient et entrent en transe, c'est très impressionnant. Les confrérie venaient de tout le Mghreb, Sud algérien, Tlemcen, Mostaganem, Tunisie, Libye et Maroc, tous ce beau monde était pris en charge par les vieilles familles bônoises elles mêmes membres des confrérie de aissaoua , alaouias et kadria.

 La vie du prophète et son parcours depuis sa naissance à sa mort, des confréries qui suivent des voies les menant vers la foi et la vérité  ( tariqa wel haquiqua ) , c'est superbe à entendre des zaouias qui sont proches de nos maisons.

Un repas complet leur est offert par les familles qui suivent le même culte, du thé et des beignets ,
 je me souviens de ces moments uniques car on accompagnait mon père , nous étions enfants .

Papa, ancien élève à côté de ses études classiques, de l'illustre mosquée et faculté jamii Zaytouna sommité de l'islam avec Lazhar (جامع الزّيتونه بتونس ). 

Il y a étudié le fik'h, dine, lougha, nahw et khat.

Donc la religion chez nous a toujours été paisible, facile d'accès , sans interdit, l'essentiel comptait l'éducation, la générosité et les bonnes manières, d'ailleurs papa nous dit un jour, dîtes vous bien une chose, tout ce que vous faites ou ferez en cachette, c'est bien cela le mal, toute notre vie a été conditionnée par cette phrase.

La veille, les anciens bônois se limitaient à allumer des bougies dans toutes les pièces de la maison, salles d'eau, cours et terrasses, on encensait toute la maison avec de l'encens importé de la Mecque, qu'on garde généralement à cet effet. 
Le repas du mouloud ( 3cha ) était préparé le jour même du mouloud, on avait pour le midi du mouloud du jari, des sfenjs et du talejt, des traditions immuables que l'on préserve à nos jours.

On met le henné aux fillettes sur les mains et les pieds avec dendi ou chnaders, sortes de préparations ou tatouages éphémères placées sur des support, (dentelle spéciale ou support quadrillé) à base de produits naturels que nos parents préparaient avec  des motifs bien définis selon que l'on soit jeune fille ou jeune mariée et qui couvrent toute la main jusqu'au coude, de couleur noire qui disparaît au fil du temps

  Pour les garçons c'est le saïf qui est fait, du henné appliqué sur le pouce et l'index entièrement dos et intérieur des deux doigts.

Jadis, dans le vieux Bônois, le repas du mawlid ( 3cha ) était préparé le jour même du mouloud et non la veille !

Au réveil, on ôtait le henné des membres des enfants et des adultes qui en mettaient aussi, on ne lavait pas les mains et pieds main on les essuyait soigneusement pour permettre au henné de continuer à foncer ( ifawel) le plus beau henné est celui qui est très foncé. grand mère nous disait alors, zaghrtou ya bnettes, zed ennbi, ( faites des youyous mes petites, le prophète est né ), c'était une obligation imposée par mémé.

Le petit déjeuner se composait de café au lait et café, assida à l'origan, puis zrira.

On habillait les filles et les garçons comme à l'aïd et qui pouvaient sortir et aller rendre visite aux parents proches dans le voisinage , car les bônois résidaient tous au même endroit et forme une grande famille de part les mariages par alliance, à l'époque .
Les adultes s'affairent à préparer le repas de midi qui est composé jusqu'à nos jours de jari ( chorba ), de beignets et talejt .


beignets et mrach contenant d'eau de fleur d'oranger ou eau de Cologne 
Talejt

photo prise en 1934

Le soir et pour le repas du mouloud qui est à base de pâtes traditionnelles les maisons sentent bons le jasmin et mesk ellayl, les bougies illuminent les cours lorsqu'on est en été, on prenait notre repas du mouloud dans les cours ou sur les terrasses où on mettait des tapis et des matelas et coussins, des couvre matelas ( bssatates hrir ) w mkhads ,




l'hiver les maisons embaumaient la chaméma ( orange piquées de clou de girofle), lorsque le mawlid coincidait avec l'hiver .

on papotait jusque tard dans la nuit, maman nous racontait des histoires de princesses, puis on allait se coucher !!

Un peu de chez nous , wi doume frahkoum  ( que les fêtes continuent ) !!!




Commentaires

  1. jolie découverte et que de belles choses tu nous racontes de cette tradition
    excellent après-midi bises

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  2. merci pour ce partage historique
    bonne soirée

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