Lorsque la pathologie lourde vous entraîne dans les labyrinthes obscurs irrémédiablement

 

Un malade lourd à la maison, parlons en !!!!!

Un malade lourd à la maison c'est la descente aux enfers de tout l'entourage direct, conjoint et enfants et dans cette descente, vous allez être isolés et seuls, il n'est pas question de compter sur la famille ni sur les amis, vous devenez un pestiféré, on vous évitera doucement mais sûrement comme si vous êtes contagieux.

Dès l'apparition de petits signes , on consulte mais il n'apparaît rien, tous les examens et bilans possibles et imaginables seront négatifs, l'espoir renaît mais devant ces signes imperceptibles on reste septiques quant aux résultats.

On commence à creuser, à écrire à des éminences, à chercher à comprendre, c'est une lutte, un combat qui commence, n'oubliez pas, vous êtes seuls avec des enfants scolarisés à charge et vos ressources s'amenuisent, vos rentrées cessent, on reste digne et on ne se plaint jamais, même pas aux plus proches qui ont disparu de la circulation.

Les années passent et le temps s'égraine insidieusement et sournoisement, les signes s'intensifient, la prise en charge hospitalière n'est pas en mesure de faire face dans certains cas mais juste palier aux urgences momentanément puis le patient est renvoyé dans sa famille qui dans la détresse infinie se relaie à la santé.

D'autant plus si vous êtes dans un pays où la prise en charge des grands malades à pathologie lourde et encore moins de gériatrie, les personnes âgées sont aussi prises en charge par les plus proches tant bien que mal.

Si vous avez un peu de chance dans votre malheur absolu, Dieu dans sa miséricorde vous accordera une petite lumière qui se personnifiera dans votre progéniture qui par chance feront tous dans la médecine , spécialités diverses, ceci adoucira un peu le chemin flou que vous êtes obligés de suivre.

 Parallèlement, heureux est celui qui vit dans l'ignorance et ne réalise pas la réalité devant des cas pathologiques, on n'est pas rongé intérieurement parce que l'on sait ce qui nous attend.

Vous allez vous battre contre la mort, et oui, il s'agit de cela, l'éloigner le plus possible pour garder l'être cher.

Dans ces moments de détresse extrême, vous oubliez même que vous avez des parents, frères et sœurs parce qu'ils ont disparu et vous ont abandonné face à cette calamité si ce n'est une à deux visites de 3 secondes à travers une vitre des soins intensifs.

En avançant dans le désespoir, on est tenu de prendre une décision, celle de prendre en charge notre malade à la maison et c'est un box de réanimation pour soins intensifs qui est installé à la maison, le matériel pour une assistance médicalisée , les bombes à oxygène, ces gros obus qui ne durent que 24 h dans les cas extrêmes.

Le sommeil qui devient un rêve, pouvoir dormir tranquille jusqu'au matin devient un rêve inaccessible, la peur de voir notre cher disparaitre pendant notre sommeil parce qu'on failli à la tâche, omit de surveiller les matériel et son bon fonctionnement, puis on commence à se relayer, des gardes de jour et de nuit, on ne mange plus, on se nourrit de boissons sucrées, pas le temps ni la tête à cuisiner, la maigreur de toute la famille qui apparait, les visages blêmes, des fantômes qui circulent, on est fourbus, lessivé mais on ne se résigne pas à lâcher prise.

Dans ces pathologies lourdes dans notre pays, certaines sont plus clémentes que d'autres dans la mesure où pour certains cas, y a du répit, une rémission de quelques années, la vie reprend son cours, mais pour d'autres, c'est le combat contre la mort H24, vous ne soufflez pas.

Revenons à cette famille et ces personnes dont on dit proches, frères et sœurs et amis, à aucun moment de cette lutte ils ne se souviendront de vous, ils vous délaissent totalement, pas un seul jour ils ne passeront chez vous  pour cuisiner un petit quelque chose pour les enfants ne serait ce d'avoir un peu d'humanité pour vous envoyer un repas chaud, des années passeront ainsi qui feront de vous des personnes insensibles et indifférentes à tout ce qui vous entoure.

Un mot pour nos gouverneurs.

Pensez à construire des hôpitaux pour ces cas qui usent les familles et les rongent jusqu'à l'os, même si pour certains qui ont les moyens, on reste impuissant devant de tels cas ...

A la famille qui vous abandonne à votre sort pas un seul jour et à aucun moment de votre désespoir ils ne se souviendront de vous, les fêtes  se sont succédés durant des années et aucune aide d'aucune sorte ne serait ce qu'une petite soupe réconfortante parce que vous n'avez pas la tête ni le temps de cuisiner... Bien au contraire, on ne vous épargnera pas à faire la ronde avec eux pour vous relayer à s'occuper de vos parents avec eux et à les prendre en charge médicalement malgré qu'ils savent ce que vous enduriez !!!!

Souvent ce sont ceux que vous ne connaissez pas vraiment qui vous apporteront de l'aide.

On ne se remettra jamais de la perte définitive d'un cher disparu, on s'y fait tant bien que mal mais on n'oublie jamais. La vie reprend son cours, les enfants  grandissent et ont réussi haut la main grâce à Dieu et à leur persévérance. Les mauvais souvenirs s'estompent avec le temps mais les beaux font mal.

Mon plus grand conseil à tous, même si vous êtes assurés et en bonne santé, la maladie frappe lorsqu'on s'y attend le moins. Pensez quand même à mettre de l'argent de côté, car devant certains cas, cette assurance sera loin de suffire.

 la vie et la mort

Commentaires

  1. Bonjour zika , J'espère que toi et ta famille allez bien! Je comprends ton message, c'est pareil au Maroc , les personnes qui n'ont pas une solide mutuelle ne peuvent que se laisser mourir , tellement les soins coûtent chers! Si une famille a de la chance de trouver des gens qui peuvent aider c'est bien sinon c'est le grand désespoir qui se rajoute à la maladie. Que dieu nous protège et que les gens soient au moins solidaire entre eux!

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    1. Ça va bien chère Rachida mais on a connu le pire, bises.

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  2. Coucou Zika, ton message a tellement de sens, merci pour ces beaux mots en espérant vous savoir en meilleurs santé ! Bien à toi, bisous

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  3. Ma chère amie Zika loin de chez moi maintenant depuis toutes mes opérations. Avion non permis. Je comprends ta souffrance et bravo d'avoir lâché ces mots juste que j'ai rencontrés même ici sur les blogs. Certaines ou certains m'écrivent mais on t'oublie c'est vrai. Des voisins ou amis prennent de mes nouvelles par mon mari quand il est dehors au jardin et on ose dire ah on vous voit plus. Le téléphone existe ou un petit coucou à la maison. Mais non on va dire dommage on va faire la marche gourmande avec une telle... tu sais j'en arrive à détester ce monde d'hypocrites car j'avais un super métier que j'ai dû quitter en négociation et après tu es reconnue handicapée et ça ça fait mal. Une page de ton ancienne vie dynamique s'est envolée. J'ai la chance d'avoir un mari extraordinaire qui fait tout pour que je me sente bien. Demain s'il n'est plus là je fais quoi ? Sachant que ma fille a sa vie.
    On ne fait rien pour les enfants quand les parents partiront ils vont aller où ?
    Bon je vais me plonger dans le film . Gros bisous et courage

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    1. C'est loin derrière à présent, l'être cher est parti mais le ressenti est toujours là, on n'oublie jamais, on s'y fait mais on n'a plus le même rapport avec les gens en général, beaucoup s'étonnent que l'on soit indifférents oubliant qu'ils nous avaient lâché à un des pires tournants de notre vie sachant que mes enfants étaient encore de jeunes étudiants à leur début....

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  4. Bonjour Zika, oui ce n'est pas facile d'avoir un malade à la maison je sais ce que s'est inchaallah khir, de tout cœur avec toi et avec ceux qui on a besoin, bonne journée bis

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  5. Bonjour ma chère Zika, on ne peut effacer la perte d'un être proche, comme on le dit la vie continue, mais pas un seul jour sans avoir une pensée pour cette ou ces êtres chers. Il y a beaucoup de moments où l'in aimerait pouvoir les voir, leur parler et les serrer dans nos bras. Je te souhaite une bonne journée, gros bisous

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  6. Coucou Zika ton message à tellement de sens dans les problèmes on est souvent seul à se débattre , j'espère seulement que tu arriveras à surmonter avec le temps on oublie pas on arrive seulement à vivre avec bisous

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  7. Triste constat, mais c’est la réalité dans beaucoup de familles. J’espère que tout va bien pour toi. Bises

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  8. Bonjour Zika,
    On est toujours loin d'imaginer ce qui se passe derrière la façade qu'est un blog que ce soit de cuisine ou d'autre chose. Je te souhaite beaucoup de courage pour poursuivre ton chemin et essayer de te reconstruire.
    Oui, les gens sont souvent décevants et les liens du sang finalement bien peu de choses...
    Bises.

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