Bain de la mariée bônoise, hamman laaroussa

Bain de la mariée Bônoise, hammam laaroussa  et non khalwa !

Khalwa, khaloua ou khalwet le3roussa, est une grande cérémonie du bain de la mariée avant ses noces qui diffère du bain de la mariée . Rares sont ceux qui offrent une khalwa à leurs filles jadis, seules les familles aisées peuvent se le permettre. Sujet à suivre !!!

Hammam laaroussa ou le rituel du bain de la mariée bônoise, beaucoup d'amalgame et de mélange entre les deux cérémonies à ce sujet sur les réseaux sociaux dû à la méconnaissance des vrais us et coutumes authentiques bônois d'antan.
Les gens essaient d'y revenir alors que ceci n'est pas dans leurs coutumes et louent les services de certaines machta ( coiffeuse habilleuse ) qui ne sont pas du milieu non plus, mais juste çà oeuvre au ouïe dire sans rien savoir de nos coutumes , il fallait cette mise au point !

Je pense que Yasmine Lakehal Mokhtari, une fan qui me suit depuis mes débuts sur le premier blog et qui s’intéresse aux us , coutumes et traditions bônoises au plus haut point, parfois je doute qu'elle prépare un livre ou un édit en ce sens, y trouvera son bonheur .

Généralement, on  procédait au hammam de la mariée  4 à 5 jours avant la cérémonie du mariage ou la future épouse subit un grand bain , gommage , épilation totale, soins du corps entier, massage , soins des cheveux avec des masques naturels au tfal et eau de rose .
Le bain de la mariée lorsque çà n'est pas une khalwa,  se limitait à l'invitation des cousines et les tantes, dont l'une d'entre elles s'occuperait de la mariée pour la faire entrer dans la salle chaude ( bayt skhoun ),
la future mariée avec ses proches arrivait à pieds si le bain était proche du domicile familial ou dans des carrosses réservées avant par le papa.
Des porteurs sont chargés de les accompagner avec tout le nécessaire du bain si on part à pieds.
La mariée arrivait discrètement au bain maure, accompagnée de ses cousines, les plus âgées, sa maman et autres membres restaient dans la pièce extérieure à vaquer à la préparation et à déballer le nécessaire pour le café à offrir une fois la mariée sortie du bain, celles qui souhaitent prendre un bain parmi les autres tantes pouvaient le faire car la maman prend à sa charge tous les frais du bain de sa fille et des invitées, un café avec des beignets est présenté à tout le monde même aux clientes du bain maure présentes, la future mariée est simplement vêtue sans apparat comme on le voit de nos jours, il n'y a pas de machta, c'est strictement familial.
Un petit café est offert aux proches en attendant de rentrer pour un déjeuner tardif, les invitées qui sont des proches restent jusqu'à la fin des festivités pour aider aux derniers préparatifs.

Tout se déroulait discrètement, hammam laaroussa n'est pas privé comme pour la khalwa , c'est un rituel familial qui se déroulait discrètement parmi d'autres clientes du bain maure !

La future mariée se tenait entourée de ses proches pour se changer et entrer dans la salle chaude à l'abri des regards et entre dans le bain vêtue de dokla et kmems ( jupon en satin et manchettes en tissu fin transparent dont les broderies sont en reliefs et ton sur ton ( délia ) qu'elle porte en paravent les bras levés autour de sa tête pour se cacher des regards, pendant son bain, elle est vêtue de fouta hrir, d'ailleurs toutes les femmes sont ainsi vêtues, on ne se balade pas nue ou en petite lingerie dans notre tradition, une pièce à l'intérieur du bain est réservée aux mariées.

On partait de la maison accompagnées de porteurs si on y allait à pieds, généralement tous les vieux bônois résidaient à la casbah qui et les bains maures sont à tous les coins de rues avec notre nécessaire pour le bain, des seaux en cuivre ( mahbess ), le boitier à plusieurs cupules qui renferme l'argile pour gommage, savon,  ( taffel ) , le gant de crin et celui du gommage ( kessa ), le seau à anse pour contenir les produits de bains et puiser de l'eau du grand bassin si le bain était dépourvu de robinets ( stal ), le récipient pour se servir en eau ( tassa ), les mules en bois et sangles en satin brodées d'or ( kabkab ), fouta , sorte de paréo que l'on porte dans le bain ( fouta hrir et fouta khayt ) celle en soie pour la future mariée et celle en coton pour les parentes, chacune a la sienne à la base , okssa bechkir ou bonnet de bain en tissu éponge pour se sécher les cheveux, et celui en hsseb ou en tall  pour se couvrir les cheveux une fois séchés en attendant car il y aura un autre bain,  techlila , bain léger et rapide de la veille du mariage, laylet el henna

les produits et le nécessaire de toilette sont offerts par la maman de la mariée ainsi que les frais totaux du bain !

On prend une sebba, coffre en osier contenant les vêtements de la mariée et un tapis de bain maure, zarbyet el hammam fait mains au point de croix, toutes les jeunes et futures mariées doivent en avoir dans leur trousseau, sinon on se sert de celui de nos mamans étant célibataires !
Puis retour à la maison aussi discrètement qu'à l'arrivée !

J'y reviendrais avec une mise à jour complète ! !