Le Caftan Ancestral Typique et Exclusif De Annaba- Cet Habit Prestigieux De Bône D'Antan- قفطان مدينة عنابة العريقة

 


 

Le caftan ancestral de Annaba ex Bône, Algérie. Je narre ici des faits authentiques de mon vécu et celui de toutes les femmes de notre famille. Toutes les photos ainsi que les anciens vêtements et bijoux m'appartiennent.
D'origine ottomane, introduit à Bône au 14ème siècle ( 1522- 1830 ) le caftan fut porté par les femmes et les hommes et n'est pas propre aux cadis, loin de là. Ce fut l'habit du quotidien de nos ancêtres ottomanes en textile lourd pour l'hiver et plus léger en été.

Les manches sont courtes ou arrivant aux trois quarts des avant bras laissant dépasser les manchettes en voilage précieux ( kmems )

Les manches longues sont réservées pour l'hiver.

Grâce à l'empire ottoman qui a conquit le monde, ce caftan richement brodé fil d'or fut porté par les autochtones bônoises descendantes des Turcs .

Le caftan tel qu'on le connait est typique de Annaba uniquement, porté par les femmes des grandes familles aisées, brodé au fil d'or ( fatla ) qui est la broderie propre à Annaba et par les dignitaires turcs mais n'a pas la même coupe que celui porté par les femmes qui lui se ferme, pendant que celui des hommes reste ouvert et est porté au dessus gandoura hommes sorte de abeya.

Le caftan a fait son apparition à Annaba dès l'ère ottomane au 14ème siècle ( 1522-1830 ), habit prestigieux en velours à manches longues, fendu aux deux côtés jusqu'aux genoux et une ouverture centrale sur toute sa longueur qui ferme le caftan " bouton d'or " pour faciliter l'habillement. Brodé au fil d'or, fatla, qui est une broderie spécifique et originaire de Annaba, faite mains, cette broderie se fait en façonnant les motifs avec deux fils d'or parallèles bien joints l'un à l'autre pour façonner des rangées de symboles qui suivent un code bien établi chez les autochtones de Annaba.
La broderie n'est pas faite au hasard ni au gré ou à l'humeur des personnes mais suit un code bien défini, triq ejrana, triq el 3nab, triq louis, ech3ir, louchi, zlébia ect... nos aïeux savent lire chaque rangée, les connaisseurs savent cela. Il est porté sur une lingerie( dokhla ) en satin broché brodée ou garnie de passementerie riche ou broderies tel le Richelieu par les femmes du vieux bônois plus tard.
C'est un habit prestigieux et rare sont ceux qui le portent parce ce que tout simplement onéreux au même titre que la robe traditionnelle ancestrale bônoise des fêtes d'apparat ,gandouret esder b chwek b zlebia au fil d'or authentique bônoise.

Les autochtones et grandes familles bônoises aisées descendantes des turcs ont aussi utilisé ce caftan comme vêtement pour se réchauffer l'hiver et fut porté sous la gandoura, il faut savoir que nos aïeules étaient richement vêtues, avaient des serviteurs, elles trônaient dans leurs foyers majestueusement avec la dléla du quotidien qui diffère de celle des apparats qui sont des coiffes d'origine turques, incrustées de pièces d'or frappées de versets coraniques ( soltanis) avec en leur centre une plus grande pièce ( wasta ) qui elle varie selon le gabarit des familles, elle peut être en argent incrustés de diamants ( hjar ) ou tout autre métal précieux, rubis ou émeraude
Ce caftan bônois était aussi bien long à manches longues lorsqu'il était porté seul sur un jupon de satin ou court arrivant aux genoux et à manches courtes , ne ferme pas pour laisser apparaitre la tebdila en brocard rebrodé de fil d'or pour la tenue d'apparat de la mariée bônoise, des manchettes en textiles précieux ( délia ou maadnous ) dépassent des manchettes courtes pour couvrir les bras et avant bras.

Il faut cesser les amalgames et les mensonges en favorisant une région au détriment de Annaba en attribuant ses habits précieux à une région de notre pays dont tarz el fatla ne lui appartient pas et les images que certains attribuent à Constantine sont bel et bien bônoises appartenant à des familles bônoises, les constantinoises n'ont jamais porté le caftan que je sache mais uniquement la gandoura bel mejboud qu'on partage avec eux mais brodée fatla et c'est une évidence de par leurs broderie de fatla exclusive aux bônois authentiques qui sont tous ou presque des descendants des autochtones citadins et montagnards ayant contracté des alliances avec les turcs ottomans et maures andalous.

Cette animosité vis à vis de l'ancienne Bouna n'a d'égal que la stupidité des personnes qui essaient de fausser, clochardiser, cacher et nier une évidence flagrante. L'histoire de Bône est là et crève les yeux de ceux qui rêveraient de l'effacer pour mettre en avant Alger et Constantine, nos traditions vestimentaires et culinaires sont bien distinctes, parfois similaires du fait de nos influences communes, berbéro ottoman et maures andalous.

On n'est plus colonisé et chaque région a repris ses marques depuis belles lurettes.
Bien plus tard dans les années 70-80, on a vu apparaitre des caftans plus légers que l'on portaient en fin de soirée lors des grandes fêtes, manches courtes ou longues, des robes caftans, en satin broché, satin Duchesse, guipure, crêpe de Chine, brodés de Richelieu, d'appliques, de soutache, de passé plat, de tall et autre broderies dorées sur velours par les jeunes générations pures bônoises qui se sont modernisées et un peu libérées du carcan pesant des anciennes coutumes ancestrales au fur et à mesure du temps du fait des études poussées.

قفطان عنابة العتيقة ذو الكم الطويل المفتوح في الجانب الداخلي، كذلك الفتحات على الاجناب حتى الركب بطرز الفتلة اخطصاص عنابة العتيقة . طرز الفتلة له طقوس مصففة بطريقة منضمة و يغلق في طوله بزرار ذهبيه. ترتديه المرأة البلدية الصغيرة والمتقدمة في السن ايضا قديما. كان القفطان ترتديه النساء البلديات لدفء في الشتاء. هو ايضا ارتداء محافل ، يكون قصيرا لركب و يكون ارتداء العروسة البلدية يوم زفافها. مع القندورة بطرز الفتله الشهيرة لمدينة عنابة هم لباس محوري بلديي محض لمدينة عنابة.
اما قفطان القاضي، طرزه مختلف و يضل مفتوحا ليظهر الجبه الحريرية او القاط المطرز بالفتله ايضا والسروال. يطرز ضهر و صدر قفطان القاضي كاملا حتى الخصر اما في الامام يكتفي بجراير رقيقه و طرز في الاركان، فرخ الطاووس يطرز على القفطان والقندورة البلديه لمدينة عنابة. القفطان المطرز بالفتله لباس عنابة محض.. حتى و لو اخد في مناطق اخرى، والدليلنراه في جميع الصور القديمة لهذا اللباس بالفتلة.

Toutes ces photos, tenues et bijoux sont très anciens , ils appartiennent à ma famille.



En résumé, le caftan bônois est en velours, il est long et à manches longues à l'exception de celui que porte la mariée le jour de son apparat ( nhar ellamma ) ou grande cérémonies de mariage ou de fiançailles d'ailleurs qui étaient aussi célébrées en grandes pompes du temps de nos aïeux et que nous avions aussi vécu par les vielles familles aisées, personnellement avec sœurs et cousines du vivant de mémé qui resta une inconditionnelle et intrangisante des us et coutumes jusqu'à sa mort.
À l'époque les anciennes familles bônoises authentiques possédaient tous les attributs des tenues d'apparat telles que dléla et laffa, la machta n'était sollicitée que pour vêtir et accompagner la mariée, tous les bijoux et les habits d'apparat appartenaient aux familles et se transmettent jusqu'à présent aux descendants, il y a toujours une sœur de la même famille qui garde et se charge de la transmission de ces trésors pour toutes les filles descendantes de cette famille .
Dans le cas où la descendance féminine se limite à une sœur qui a des filles, on confit ces tenues et ses bijoux d'apparat à cette sœur qui a des filles.


Caftan en velours saumon brodé Richelieu porté en soirée ou lors de petites cérémonies


Caftan en brocard broderie en relief ton sur ton porté lors des fêtes


Caftan court en guipure sur robe en satin, petite cérémonie


caftan satin duchesse broderie tall


caftan crêpe de chine broderie appliques, porté les après midi


robe caftan crêpe de chine broderie appliques, pour les après midi


Gandouret essder- chwek - fatla - zlébia- fil d'or


Ci-dessous. Mes grands parents maternels.
Dléla typique bônoise du quotidien- jbin- fin diadème argent et diamants ( hjar ) , zinet el khad et temporaux ( chawchna ), bijoux ancestraux familiaux typiques de Annaba.
Au cou, ch3ir, collier aux motifs façonnage orge , symbole de fertilité, chentouf bônois ancestral d'origine turc- ottoman, khayt ellouiz et la ktina accrochée à la dléla du quotidien et descend jusqu'au cou.
On note ici que le caftan à manches courtes d'où sortent les manchettes en textile voilage broderies en relief précieux ( kmem ) est porté sous la gandoura en lourd brocard.
Le bébé qui est ma tante maternelle aînée des enfants, porte le lawh, gros bijou en or massif filigrané, petit collier en louis, anneaux en or aux pieds ( khlekhels ) et coiffe incrustée de louis et milieu de coiffe en or


Grand-père paternels, Amti Atika et papa, toujours le caftan sous la gandoura dont on voit voit apparaitre les manches courtes sous sortent les manchettes ( kmem délia ).
Comme c'est une enfant, la chéchia est posée sur une qofia en velours à longs pans qui descendent dans le dos et non des mharems hrirs bel ftoul que portent les jeunes femmes


Dlela d'apparat, pour les connaisseurs, je note que la ktina composée de plusieurs rangs de maillons larges en or, est porté pour cacher la gorge initialement disait grand-mère mais n'arrive pas plus bas que le cou pour éviter de masquer les bijoux .
Elle est aussi portée autour de la dléla et maintenue par des plaques en or massif incrustées de rubis ou émeraudes comme sur cette photos de mes aïeules.
Khait errouh bônois se porte au cou

Khayt ejawher aux trois médaillons argent et diamants ( hjar ) bônois.

Mes grands parents maternels

Telet, gandouret esder portée avec laffa en dernier.


Je me souviens comme si c'était hier, j'étais encore enfant, mémé Hnaïfa pure autochtone, avait un jour décider de faire don du caftan des cérémonies de mariages à une des deux plus anciennes machtat de Annaba, connue et respectée par les anciens qui elle même est une bônoise de souche.
Mémé avait dit , j'en fait don pour aider les jeunes mariées et en même ce sera une sadaqa jéria pour moi tant que ce caftan sera utilisé par la machta pour l'aider car un peu démunie par son veuvage et que je ne citerais pas par respect à la mémoire de grand mère et pour les mariées sans grands moyens.

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