Talejt ou talecht. L'un des plus anciens entremets citadins de la vieille cuisine du terroir Bônois, spécialité du terroir bônois et préparé sur une base de pâte à beignets exclusivement faite de semoule de blé dur, pas de farine, il est servi au milieu des plats salés et accompagne le jéri ( chorba ) tout autant que les beignets dans notre tradition culinaire.
Entremet des bonnes et moins bonnes occasions au même titre que les beignets, les brajs et le mléwi.
Sans arôme juste de la cannelle et un clou ou plus de girofle selon la quantité de dattes écrasées ( ghars), le ghars btana ( dattes écrasées à l'état brut empaqueté dans une peau de chèvre ou autre et cousue)
On le sert principalement avec du jari lors des circoncisions, fêtes religieuses, ou lors d'un mariage à la famille qui arrive quelques jours plutôt ou la veille de la cérémonie pour aider aux derniers préparatifs, les fêtes se déroulaient dans nos grandes maisons pour plusieurs jours consécutifs et il faut nourrir ce beau monde jusqu'à l'abattage des bêtes la veille de la grande cérémonie où tous les abats seront consommés il n'y avait pas de congélation pour conserver l'excès d'abats ou de viande, ça partait en chkemba, khammourya, graillades, kamounia, bacha avant le grand jour de la fête.
On commence la cuisson en général juste avant que les invités passent à table, c'est essentiel que cela soit chaud et ruisselant de beurre.
Le talejt doit être moelleux, aéré, la pâte doit bien pousser, il n'est pas caoutchouteux ni plat tel guillit lihoud ( mssafet )
Au milieu du Ier millénaire av. J.-C., débute ce qu'on dénomme l'Antiquité. Elle durera plus d'un millénaire, jusqu'à l'arrivée des Islamo-Arabes.
A ma connaissance et en creusant, il parait que cette période a été apparemment effacée de nos mémoires. En réalité, nombre d'éléments constitutifs de l'Algérie, datant de ce temps, se sont glissés sous le brouillard des événements, notamment son substrat linguistique originel et son organisation sociale, marquée par la prévalence de communautés, fondées sur le patriarcat et l'endogamie, que les Romains dénommaient tributes et que l'ethnographie coloniale a appelées tribus. Mais la langue arabe a retenu cette caractéristique pour désigner, par exemple, ce que nous appelons la Kabylie (bilâd ul qabâ'il : littéralement, le pays des tribus).
Une telle continuité est rare pour les pays bordant la Méditerranée. Ainsi, alors qu'environ un tiers des Maghrébins d'aujourd'hui ont conservé l'usage de leur langue berbère originelle.
Annaba qui fut Hyppo régius, Hippone , bouna , royaume punique, massyle et numide, romaine, maures d'Espagne arabo musulman entre autres, a connu des influences multiples et donc ce que l'on appelle amaziqh à l'origine nous le nommions berbères, premiers habitants de tout le Maghreb.
Donc le talejt, cet entremet un des plus anciens du vieux terroir bônois n'est connu que par les autochtones purs bônois de souche, il a été repris par bon nombre , clochardisé et défiguré sans qu'ils aient aucune relation avec ce patrimoine culinaire antique bônois, à base de produits primitifs de première nécessité où les pâtisseries récentes n'avaient pas de place dans le terroir bônois exception faite pour les gâteaux à base de noix et de dattes écrasées du fait de la profusion des noyers et des jujubes dans nos montagnes de l'Edough et l'agriculture dans notre plaine qui fut l'une des plus fertiles du pays.
Ingrédients
Pour 3 talejt de 25 cm de diamètre environ:
500 g de semoule fine ou moyenne de blé dur riche en gluten , on a besoin d'élasticité
1 c s de levure boulangère
1 gros œuf
1 cc de sel
eau tiède selon le besoin
préparer la pâte comme pour les beignets, seulement, il faut qu'elle soit molle et non collante
couvrir et laisser pousser
Reprenez la pâte et la pétrir, aussi longuement que possible, çà muscle hihi
servez vous du pétrin, s'il le faut, la pâte doit être souple et élastique
ensuite, commencez à la ramollir peu à peu en l'aspergeant d'eau jusqu'à obtention d'une pâte à beignets molle en la battant contre le plan de travail!
laisser reposer le temps de préparer le ghars en le dénoyautant si vous utilisez le brut
le pétrir en l'aspergeant d'eau de façon à obtenir une pâte de la même consistance que la pâte avec un peu:
de beurre
1 cc de cannelle
1 à 2 clous de girofle en poudre
Pas de miel ni de fleur d'oranger ni aucun arome pour ce met !!
Rappelez vous, c'est un entremet rustique.
chauffer 2 cs d'huile dans une poêle conservée à cet effet, çà abîme les ustensiles la cuisson à sec à la longue
prenez une boule de pâte de la grosseur d'une grosse mandarine ou plus et l'étaler dans la poêle, feu baissé
disposer des morceaux de ghars étalés,
maman m'avait dit un jour:
le ghars, il ne faut pas en mettre trop, tu parsèmes ta pâte point! Il ne doit y être mis une couche épaisse comme pour les makrouds !!
recouvrir d'une autre couche de pâte
retourner et cuire sur la 2ème face
trancher net la face cuite sans aller jusqu'au fond
laisser cuire la deuxième face
servir chaud avec du beurre fermier et du sucre cristallisé
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